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Madeleine Vionnet



Madeleine Vionnet : une femme d’avant-garde

 

 

 

Formation...

 

Madeleine Vionnet naît le 22 juin 1876 à Chilleurs-aux-bois. Bonne élève durant son enfance, elle arrête pourtant l’école à l’âge de 11 ans et fait ses premiers pas dans le monde de la couture, en tant qu’apprentie, chez une couturière de sa ville.

Dotée d’un fort caractère indépendant et ne supportant pas l’autorité d’un maitre, celle-ci décide de partir pour l’Angleterre où en plus d’apprendre l’anglais, elle travaille aux côtés de Kate Reily, une maison de couture renommée dans le pays.

 

 

 

Vionnet, chez Kate Reily à Londres, en 1896 

 

 

En 1901, de retour à Paris, elle rencontre les sœurs Callot, chez qui elle va travailler pendant près de cinq ans. Là-bas, Mme Gerber, l’aînée des sœurs va lui apprendre vraiment la couture, en l’aidant à se perfectionner dans ce milieu. Madeleine Vionnet dira par la suite que c’est grâce à l’enseignement de cette femme qu’elle ne s’est pas contentée de créer des choses pauvres.  

 

Quelques années plus tard, désireuse d’avoir la liberté de créer ses propres modèles et d’exprimer sa vision de la mode, elle décide de rejoindre Jacques Doucet. Tout en abolissant le port du corset, elle va présenter des robes confectionnées avec de nouvelles coupes et va faire défiler ses mannequins pieds nus.  

 

 

Croquis d’un modèle de la collection hiver 1912 

 

 

Pourtant, la couturière se voit rapidement bridée et malmenée par les vendeuses qui régissent la maison et qui prennent un malin plaisir à l’humilier et à la brimer. Alors, Lantelme, une actrice et admiratrice de longue date de Vionnet, va lui suggérer de se mettre à son compte. C’est ainsi qu’en 1912, avec la volonté de ne plus dépendre de quiconque, Madeleine Vionnet ouvre sa première maison rue de Rivoli.  

 

 

Rue de Rivoli...

 

Sa maison parisienne au premier étage du 222 rue de Rivoli dévoile dès son ouverture, le goût prononcé de Madeline Vionnet, pour la décoration intérieure. En associant tradition et modernité, son appartement aux allures théâtrales, s’apparente davantage au style Louis XVI qu’au style du 20ème siècle.  

 

 

Carte de la maison 222 rue de Rivoli à Paris

Salon de la maison Vionnet rue de Rivoli, vers 1912

 

 

C’est durant cette période, que Madeleine Vionnet fait la rencontre de Marcelle Chaumont. Technicienne surdouée, elle gravit rapidement les échelons au sein de la maison Vionnet et devient dès 1914 la 1re main de la couturière. Si elle acquiert un rôle d’associé en partageant la moitié des créations de Vionnet à dater de 1930, c’est avant tout une grande amitié qui les relie. En effet, Marcelle Chaumont devient une amie intime et fidèle et fait de Madeleine Vionnet, la marraine de sa fille, Madeleine Chapsal.  

 

En 1914, en raison de la guerre, Vionnet se voit obligée de fermer sa maison, pour ne la réouvrir qu’en 1918. C’est à compter de ce jour, que son véritable succès débute. Tout en attirant l’élite et les mondains de tout Paris, sa créativité ne fait qu’accroître. Dans les années 1920, elle invente ainsi la coupe en biais (1). Découverte presque par hasard, cette technique va révolutionner le monde de la haute couture et lui vaudra le surnom de “la reine du biais”.

 

(1) Le biais, en couture, c’est le fait de couper un vêtement dans la diagonale du tissu et non dans le sens du droit fil. Le biais permet au tissu une élasticité qui lui donne un tomber souple, et permet des effets enroulants voire moulants. Raison pour laquelle le biais fait disparaître le corset : on ne peut mouler souplement la rigidité de la contrainte 

 

 

 

Dessin 239, lot 8 signé Blanche Aubert
(en vente sur le site)

Robe avec coupe en biais par Madeleine Vionnet, moulant le corps de la femme sans le contraindre

 

 

En 1923, face au succès grandissant, Madeleine Vionnet n’a d’autres choix que de déménager dans le somptueux hôtel avenue Montaigne et ouvre la célèbre “maison Vionnet”.

 

 

Avenue de Montaigne...

 

Pour Madeleine Vionnet, l’architecture du lieu, comme ses créations, doivent manifester un certain modèle d’insurrection. La couturière fait de sa maison de couture avenue Montaigne l’emblème de son éthique, avec pour idéal une société moderne où la femme libre est éduquée et en bonne santé. En 1923, Madeleine Vionnet compte plus de 850 ouvrières dans près de 28 ateliers.

Soucieuse de ses employées, celles-ci disposent de cuisines, d’infirmeries ou encore de dentistes, au sein de leurs ateliers. C’est en partie pour cette raison que “ses petites mains” (surnom de ses ouvrières) décrivent Madeleine Vionnet comme une patronne humaine, modeste et libérale. Jacques Griffe, créateur et ami de Vionnet qui travaillera à ses côtés de 1935 à 1939, disait qu’on travaillait chez Vionnet comme nulle part ailleurs.  

 

 

 

Façade du 50-52, avenue Montaigne vers 1923-1928 

Atelier, chaufferie, manutention

 

Madeleine Vionnet et Carmel Snow, vers 1935

 

 

Sa maison conçue comme un théâtre est scindée en deux. On retrouve le décor de la scène, qui présente un aspect aristocratique et luxueux et le décor des coulisses qui est plus idéologique, social et pudique. Ses décors sont uniques et trouvent leur influence symbolique aux sources grecques, romaines ou encore égyptiennes. 

 

 

Grand salon de la maison Vionnet avenue Montaigne

Salon des lingeries de la maison Vionnet avenue Montaigne, vers 1923

 

 

Ce qui caractérise les créations de Madeleine Vionnet, c’est avant tout son style, qui va révolutionner la mode de son époque. En s’inspirant toujours de la Grèce antique, ses robes souples habillent le corps dans un strict moulage de plis harmonieux, présentant une agréable silhouette. Ses créations ont des proportions équilibrées et permettent une liberté de mouvement pour les femmes qui les portent. Avec une préférence pour la pureté des teintes unies, des fleurs en broderies magnifient certaines de ses créations, sans jamais les surcharger. Madeleine Vionnet présente des robes aux coupes complexes, mais qui dégagent l’impression d’une grande simplicité. 

 

 

Dessin 129, lot 7 
(en vente sur le site)

Robe du soir par Madeleine Vionnet (1936-1938)

 

 

Dessin 14, lot 8 signé Blanche Aubert
(en vente sur le site)

Robe du soir, collection été, par Madeleine Vionnet (1937)

 

 

La créatrice avait pour habitude de travailler sur un petit mannequin en bois qui lui permettait de visualiser immédiatement la conception des robes tout en achevant leur production dans son imagination.  

 

 

Madeleine Vionnet en pleine conception d’une robe, sur son fameux mannequin en bois

 

 

C’est pour toutes ces raisons, qu’en 1939, Madeleine Vionnet est décorée officier de la Légion d’honneur en qualité de couturière, à Paris. Son talent reconnu aux yeux de tous, c’est durant cette même année, que sa carrière prend fin. La créatrice laisse derrière elle un héritage important et tout en ayant révolutionné le monde de la haute couture, fait de son nom une véritable référence chez les grands créateurs du monde entier.  

 

 

Après 1945, l’influence sur les grands couturiers...

 

Le nom de Madeleine Vionnet reste encore aujourd’hui méconnu du grand public. Pourtant, ses créations ont inspiré bon nombre de futurs grands couturiers et ont impacté grandement la mode du 20ème siècle. Karl Lagerfield déclarera ainsi lors d’une interview en 1974 : “Tout le monde, qu’il le veuille ou non, est influencé par Vionnet”. En effet, sa vision de la haute couture a bouleversé la mode du 20ème siècle et continue de la faire aujourd’hui. Yohji Yamamoto, styliste japonais, va présenter un fort lien avec la philosophie de Vionnet et se dira quant à lui : “à la recherche de son ombre”.  

 

Madeleine Vionnet a aussi participé à la renommée de certains créateurs tel Marcelle Chaumont. Collaboratrice de Vionnet pendant des années, celle-ci décide de créer sa propre maison de couture à la fermeture de la maison Vionnet. C’est à elle que l’on doit les fameux drapés de robe, qui ont inspiré par la suite un grand nombre de couturiers. 

 

Dessin 44, lot 4 signé Blanche Aubert
(en vente sur le site)

Robe du soir, collection hiver par Madeleine Vionnet (1935)

 

 

Les arts décoratifs de Paris, consacreront à Madeleine Vionnet une exposition en juin 2009 "Madeleine Vionnet, puriste de la mode" et rendront ainsi hommage à l’une des plus grandes couturières françaises du 20ème siècle.  

 

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