Artiste : Janie Michels (1920 - 2009)
Titre : Le thé au chateau, 1995
Technique et support : Gouache sur papier
Particularités de l'oeuvre : Peinture originale signée en bas à droite
Dimensions : 29 cm x 41 cm
Etat : Bon
Provenance : Atelier de l'artiste, la facture engage la responsabilité de la galerie quant à l'authenticité de l'oeuvre.
Pourquoi Bertrand aime : Des oeuvres intimes parfois hors du temps qui prône un certain art de vivre et l’amour du beau. J’aime cette présence matissienne, la douceur des couleurs et l’amour qu’elle porte à sa terre d’adoption la Normandie.
Pourquoi Nathan aime : Je vois Matisse, mais aussi Marc Chagall et parfois même Van Gogh. Elle a traversé des moments mouvementés mais tout au long du travail de Janie, je ressens un merveilleux sentiment d'optimisme. J’ai des Janie Michels au mur chez moi, et je les regarde avec le plus grand plaisir.
Commentaire de l'expert : Ce qu’on remarque tout de suite dans les oeuvres de Janie Michels c’est l’élégance propre à cette artiste de caractère qui est avant tout une femme indépendante. Pas étonnant que le trait de « la comtesse de la chapelle » qui sera peintre officiel de la cour de Belgique soit vif, expressif mais aussi emprunt d’une certaine légèreté. Sur la toile, ce geste vif allié à la douceur des couleurs constitue la particularité principale du style de l’artiste. Avec ses sujets, Janie Michels nous laisse entrevoir un monde moderne à la fois fabuleux et un peu hors du temps, nostalgique du 19eme ou de l’antiquité grecque. On comprend mieux sa peinture quand on sait qu’elle a eu pour pères spirituels James Ensor et Henri Matisse dont elle sera le modèle et l’élève pendant 14 ans. Elle emprunte à Ensor le gout des couleurs claires et éclatantes, mais c’est dans ses intérieurs et ses natures mortes que l’influence du maitre Matisse est la plus prégnante. On y retrouve cette liberté du dessin propre à l’artiste mais aussi une palette de couleurs fauve adoucie. Peindre des fleurs est l’occasion pour l’artiste de se baigner dans la couleur et d’en rechercher toutes les teintes. L’artiste nous invite également avec classe mais sans prétention à entrer dans son intimité peuplée de personnages célèbres du monde artistique, de belle propriétés dans lesquelles évoluent ses animaux fétiches : les chevaux et les chats. Elle nous emmène en ballade dans cette normandie qu’on apprécie tant, la campagne du pays d’auge et le bord de mer (Deauville, Trouville et Honfleur…). Toute sa carrière, elle gardera le gout du portrait et restera fidèle à la technique enseignée par Matisse. Elle commence par un dessin classique au fusain puis épure pour trouver la ligne essentielle. Janie Michels gardera d’ailleurs comme un trésor les lettres du Maitre dans lesquelles il lui prodiguait ses conseils.
Biographie : D’origine belge et hollandaise, Janie Michels a huit ans quand elle rencontre la peinture à Ostende dans l’atelier de James Ensor peuplé de masque de carnaval, de squelettes et de coquillages. Elle étudie à l’école des beaux-arts de Bruxelles puis fuit la Belgique occupée pour le sud de la France en 1940. Bien décidée à rencontrer Matisse, elle se rend chez le maitre mais se voit refuser l’entrée par sa femme. Elle laisse alors un carton à dessins et son numéro de téléphone. La qualité de ses dessins et l’originalité du style de l’artiste pousse Matisse à l’inviter. Elle deviendra son modèle et son élève jusqu’a sa mort en 1954. Dans les années 50, elle rencontre Maurice Chevalier dont elle réalise le portrait et chez qui elle s’installe un temps pour peindre. En 1978, elle s’installe à Saint-Gatien près de Honfleur où elle retrouve la lumière de sa Belgique et Hollande natale. L’artiste exposera à Paris au salon des tuileries et au salon d’Automne dont elle est sociétaire. De nombreuses expositions particulières furent organisées sur l’artiste à Paris, New-York et en Normandie. Plusieurs établissements accueilleront ses oeuvres régulièrement : L’établissement de Madame Blais le fameux hôtel de l’écrin rue Eugene Boudin à Honfleur, le château de Pinterville propriété de la princesse Marguerite Tran et la ferme auberge de Pennedepie. Ses oeuvres sont présentes au musée d’Osaka au Japon et au célèbre musée Pouchkine de Moscou qui possède la plus belle collection de Matisse au monde. Elle entre au Bénézit en 1953 avec une biographie signée par l'écrivain Paul Guth. A cette époque, elle est représentée par la Galerie David rue Matignon aux cotés de Bernard Buffet et Jean Carzou.
Le commentaire de l'expert et cette biographie ont été élaborés par nos soins suite à notre expertise et aux différents livres de références sur l'artiste en notre possession, toute copie ou reprise est donc interdite.